Le fantasme de la femme asiatique semble de plus en plus présent en France et en occident

Fresh Fruits, de Shoichi AokiGeisha ou lycéenne (sailor), vamp ou guerrière, soumise ou dominatrice, la femme asiatique n’a cessé de faire fantasmer les Occidentaux aux cours des derniers siècles.

Mais que recouvre la profusion d’images et de fantasmes qui lui sont associées ?

C’est ce que propose à sa manière, Sophie Bredier, française d’origine coréenne, dans le documentaire « femmes asiatiques – femmes fantasmes » où elle s’interroge sur ces représentations dans l’art et dans l’imaginaire collectif…

Arte, chaîne franco-allemandeCe document, témoignage personnel et regard sur ce phénomène, est diffusé le jeudi 21 février à 22h45, sur Arte (rediffusions le 26/02 à 1h25, le 01/03 à 1h30 et le 14/03 à 1h35).

Sur le site d’Arte, on en apprend un peu plus sur ce reportage :

« La réalisatrice entretient avec l’Asie un rapport paradoxal : bien que née en Corée du Sud, ce continent lui est étranger. Comme pour beaucoup, l’Asie est pour elle un pôle culturel attirant et mystérieux. Mais le fait d’être abordée par des hommes sous le seul prétexte de son apparence physique la rend sensible à l’image véhiculée par la femme asiatique.

Sans pouvoir se reconnaître dans les attraits qui lui sont associés – mystère, douceur, érotisme raffiné… -, elle mesure néanmoins combien ces clichés sont prégnants. D’où vient cette fascination ? Tentant de répondre à cette question, Sophie Bredier a conçu un film jalonné de rencontres avec, comme fil rouge, les différentes représentations de la femme asiatique dans l’art, de la peinture aux mangas en passant par la photographie, la littérature, le cinéma et la mode. »

vehem © 2005

 Sophie Bredier est allée à la rencontre d’artistes eux-mêmes asiatiques ou fascinés par l’Asie, chacun livrant une part de son expérience.

Parmi eux :

  • Jean-Paul Goude et sa rencontre avec Karen, sa femme, une jeune Coréenne, et qui souligne combien les femmes asiatiques (japonaises, chinoises, coréennes, …) sont faciles à photographier.
  • Le réalisateur et anthropologue Éric Deroo, lui, évoque un imaginaire érotique enraciné dans l’histoire coloniale et les « bordels d’Indochine« .
  • Setsuko Klossowska de Rola, l’épouse du peintre Balthus, raconte sa rencontre avec Balthus qui voyait en elle un symbole du Japon.
  • Pour la danseuse et chorégraphe Mariko Aoyama, la particularité des femmes asiatiques, c’est leur côté androgyne. Pourquoi alors incarneraient-elles un idéal féminin, demande Sophie Bredier ? « Peut-être parce qu’elles correspondent à un rêve des hommes occidentaux : une femme soumise, qui reste toujours comme une enfant…« 
  • Roger Leloup, le créateur et dessinateur de Yoko Tsuno, parle de son héroïne de BD, et de sa fascination pour elle.
  • Le photographe Romain Slocombe, qui met en scène des jeunes filles asiatiques entravées par des bandages médicaux, dans une esthétique qui emprunte au SM et au bondage.
  • Fin connaisseur de l’Asie, le cinéaste Christophe Gans rappelle enfin que l’image de la femme asiatique est contemporaine de celle de la vamp : « Elle est celle qui fascine mais aussi celle qui va avoir notre peau.« 

Des bordels de Saïgons (guerre d’Indochine et guerre du Viet-Nam) aux mangas et manhwas contemporains, cette image et ce fantasme de la jeune femme asiatique, … et peut-être japonaise en particulier (spécialement par l’imagerie véhiculé par les mangas et le cinéma japonais, souvent soumise, parfois dominatrice : hentai, bukkake, burusera, …) est en train de conquérir un public mondial, par le biais des mangas en particulier, premièr émotion érotique qui parvient aux jeunes.

2005 © vehem

Si ce sujet vous interesse, ne manquez donc pas ce documentaire, jeudi 21 février sur Arte, à 22h45
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