Goldie, artiste discret ou exubérant?Clifford Price, né le 28 décembre 1965 à Wolverhampton, angleterre, est un inconnu complet à sa naissance.

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Des débuts graphiques

Ce sont ses Grafs (Grafitis, Tags, Dessin tracé, inscription calligraphiée, art visuel, nuisance urbaine), remarqués dans l’illustre documentaire d’Afrika Bambaataa « Bombing« , qui le feront connaître sous son pseudo Goldie. Il cotoie d’ailleurs à cette époque le graphiste Bristol 3D, qui formera plus tard l’incroyable Massive Attack.

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Un business plan

Goldie et ses Grillz
Quelques années plus tard, lassé, il part à Miami en 1986 vendre ses Grillz ou GoldTeeth (Authentique ndlr.) -les jeunes d’aujourd’hui n’ont vraiment rien inventé. En parallèle, il continue ses réalisations graphiques (il est amené à faire des jaquettes pour le groupe 4Hero notamment) et commence ses premières productions musicales, influencé par l’émergente scène Jazz électro alternative (Pat Metheny). Il découvre le breakbeat au Rage Club de Londres en 1991. Après quelques sorties peu remarquées, il sort un premier EP révélateur, « Terminator« , sous le nom de Metalheadz, et qui utilise pour la premiere fois quelque chose qui était considéré jusqu’alors comme un défaut audible du sampleur, le Time-Stretching.

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Un premier chef d’oeuvre

Timeless, premier album de Goldie
Lorsque l’EP « Inner city life » et le LP « Timeless » sortent sur le prestigieux FFRR en 1994 puis 1995, c’est l’émotion. La claque. Goldie devient la révélation anglaise de l’année et fait s’approprier aux grands bretons une nouvelle identité musicale, toujours fortement présente aujourd’hui. Il est sans doute un peu prétentieux de dire que Goldie est le papa de la Drum & Bass (Grooverider, Roni Size, Andy C, DJ Krust et DJ Die entre autres, avaient déja commencé à défricher le terrain quelques années auparavant), mais c’est lui qui le premier à ajouté cette touche de poésie, de mélancolie quasiment palpable sur chacun de ses titres, et qui à fait basculer sa musique électronique vers quelque chose de complètement organique, vivant.

« Sea of tears« , un des titres issus de « Inner city life« , est considéré comme l’une des plus belles productions de Goldie. Décrite par des métaphores somptueuses, analysée, encensée de manière lumineuse dans tous les papiers, les douze minutes de la chanson ne laissent pas indifférent, la nuit on se sent assez bizarre quand on entend la chanteuse Lorna Harris se mettre à pleurer.

Le titre phare « Innercity life » :


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Le label culte

Le label culte Metalheadz, que des souvenirs
Goldie fonde l’immense Metalheadz, et ses soirées éponymes ultra réputées, en 1995. Toutes les sorties du label, qui verra passer des artistes comme Dillinja, Alex Reece, Photek ou Wax doctors, connaitront un succès immense dans tous les clubs underground internationaux, mais surtout sur la scène Jungle / D&B anglaise. Jusqu’en 1998 la scène D&B est peu développée en France (hormis en Free party, Rave, Teuf), les mythiques soirées parisiennes Black Label inverseront brutalement la tendance pendant un temps.

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Un deuxième chef d’oeuvre

Saturnzreturnz, un album fantastique
En 1998 sort son deuxième plus grand album, « Saturnzreturnz. Très attendu par la critique et le public, il est considéré comme un chef d’oeuvre dès sa sortie. Sa longueur exceptionnelle (2h20 d’écoute !) ne lasse pas, c’est une véritable fresque changeante, les invités Noël Gallagher, KRS One et surtout David Bowie donnent une dimension incroyable à l’album. Le premier titre « Mother » est sans doute le plus faramineux du LP, une heure de musique non stop, des envolées classiques, puissantes et époustouflantes. Ne pas oublier les mélancoliques, magnifiques « Dragonfly » et « Believe ». David Bowie, d’ailleurs caution pour l’album (Ca coute cher un disque), prêtera sa voix fantastique sur un des plus beaux titre (caché), « The truth ». Philippe Jugé de la revue Magic dira en janvier 1998; « Lorsqu’est sorti Timeless, il y avait Goldie et tous les autres. Aujourd’hui que sort Saturnz Return, il y a Goldie. Et plus personne. »

Le titre phare « Mother » :


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Un touche à tout

Goldie est aussi acteurMais Goldie n’est pas qu’un graphiste et compositeur hors pair. Il s’attèle également au métier d’acteur, qu’il pratique avec succès dans plusieurs super-productions. On peut le voir dans The Jackal (1997), The World Is Not Enough (James Bond, 1999), High Fidelity (2000) ou Snatch (2000). Sur le tournage de Everybody Loves Sunshine (1999) , il a l’occasion de tourner avec David Bowie, cela fera partie de la longue collaboration entre les deux artistes. J’ai une anecdote sur eux deux pendant le tournage, mais je n’arrive plus à la retrouver.